Elue au 1° tour : l'abstention !

Nul besoin de tergiverser : dimanche 10 juin 2012, les Français ont voté massivement "Abstention". Plus de 40 % sur l'ensemble du territoire, mais bien souvent des scores de république bananière, comme chez moi, où l'on a atteint allègrement les 61 % !!

Dimanche dernier, j'étais assesseur dans mon bureau de vote. Comme tous mes collègues, nous regrettions de ne pas avoir apporté un peu de lecture, voire un jeu de cartes… Nous nous sommes même dit à un moment qu'il aurait fallu installer un écran géant pour diffuser Roland Garros : cela aurait peut-être incité les électeurs à se déplacer. Un autre a soumis l'idée de faire circuler en ville une caravane, comme le font les cirques, pour ameuter la population !

Cela pose bien entendu des interrogations : est-elle due au désintérêt des Français pour une campagne qui dure, qui dure, et dure encore ? Est-elle due à l'absence de candidats jugés valables ? à l'idée générale que le président de la République est omnipotent et qu'il est donc inutile d'être représenté au Parlement ? Aux "affaires" sans fin qui émaillent continuellement l'actualité, faisant loi du fameux slogan de Coluche "Un pour tous, tous pourris" ? Ou tout simplement au manque d'éducation civique des citoyens ?

C'est sans doute un mélange de tout ça, mais c'est tout de même bien lamentable… Rappelons, si c'était nécessaire, que nous vivons dans un pays où le citoyen a la possibilité de s'exprimer, d'élire des représentants, et bien entendu les virer s'ils ne conviennent pas. Oh bien sûr, c'est très loin d'être parfait ! Une fois tous les cinq ans, et puis advienne que pourra. Oh bien sûr, chacun se dit "bah, de toutes façons, ce n'est pas une voix qui fera la différence". Idées reçues complètement fausses : c'est l'accumulation des voix justement qui fait la différence ! Avec un tel raisonnement, nous en arriverons un jour à l'émergence d'un dictateur non élu (puisque personne n'aura été voter) qui dictera sa loi sans plus aucune possibilité de changement. Et là, il sera trop tard. Il suffit de regarder autour de soi, dans le monde ! De Bachar el Assad en passant par Khadafi, Pinochet, et tant d'autres, combien de peuples ont souffert dans l'Histoire ?

Pour moi, il n'existe qu'une seule solution : rendre le vote obligatoire, assorti d'une amende conséquente en cas d'abstention non justifiée. Simple et radical. Car n'oublions pas que, contrairement aux piles Wonder, la démocratie ne s'use que si l'on ne s'en sert pas.