Knowledge is a deadly friend when no one sets the rules. The fate of all mankind I see is in the hands of fools. King Crimson - Epitaph (1969)

8 août 2016

Écrit par Paul Renard. Publié dans Humeurs du moment

8 août 2016. Comme chaque année, l'ONG Global Footprint Network publie la date butoir où l'humanité aura consommé tout ce que la biosphère pouvait reproduire... en une année. C'est-à-dire la date à partir de laquelle nous vivons à crédit sur la planète.

 

En 2015, c'était le15 août. Et, chaque, année, cette date fatidique avance dans l'année. À titre d'exemple, il y a une dizaine d'année, c'était le 20 septembre. Que se passera t'il le jour où cette date tombera le 1° janvier ?

Bien entendu, aucun média n'en parlera, ou si peu, dans le cadre d'un entrefilet, histoire de combler un trou dans l'édition du jour, entre les J.O. et les menaces terroristes. Et nous continuerons à consommer, consommer et encore consommer comme des malades des produits industriels que les communicants continueront de nous vendre à grands coups de slogans dévastateurs du genre : "t'as vu c'que j'ai qu't'as pas ?".

C'est en 1987, si ma mémoire ne me trahit pas, que pour la première fois, l'humanité a ainsi dépassé les capacités de notre belle planète, et depuis la situation n'a fait qu'empirer sous l'impact des lobbies financiers et industriels dont les seuls mots d'ordre sont "croissance", "retours sur investissements" et "profit à court terme".

Mais, nonobstant ceci, nous sommes aussi tous responsables de cette catastrophe annoncée. L'individualisme effréné que notre société a érigé en véritable dogme a créé dans nos sociétés un égoïsme délirant dont nous ne sommes pas près de sortir. Nous rejetons toute solution visant à réduire notre impact : nous négligeons les transports en commun sous n'importe quel prétexte, notre alimentation se compose essentiellement de produits industriels, bien souvent importés, nous trouvons normal de manger de la viande deux fois par jour, sans même nous inquiéter de l'impact environnemental de cette sur-consommation, sans nous inquiéter du fait que notre steack provient d'un animal qui aura parcouru des milliers de kilomètres en camion pour arriver dans notre assiette, nous jetons ce qui fonctionne encore parfaitement sous prétexte de "progrès" technologique, etc.

Et puis, bien entendu, il y notre croissance démographique insensée (voir mon article précédent).

Malgré toutes nos réunions mondiales (dont l'impact carbone serait d'ailleurs à publier...), malgré toutes les pantalonnades que l'on nous donne à digérer, genre Grenelle de l'Environnement ou COP 21, rien ne change : le rejet de gaz à effet de serre est en constante augmentation et 2015 bat tous les records. Mais tout le monde s'en fout éperdument : il faut de la croissance, et encore de la croissance ! Cette utopie n'est donc pas près de cesser.

Je vous propose un petit jeu, tiens : calculez votre propre impact ! Le site de Global Footprint Network propose en effet de le faire en quelques minutes grâce à un petit questionnaire ludique et animé. Répondez franchement aux questions et vous serez étonnés du résultat !