Présentation
Malgré la ténacité et les efforts de Laurence Crombeke, les Editions Atria ont, hélas, cessé leur aventure en août 2015. La diffusion nationale et le passage au numérique n'ont pas réussi à faire décoller la société comme prévu, au vu d'une conjoncture très difficile pour le monde de l'édition, conjoncture qui touche non seulement les Editeurs, mais aussi un grand nombre de Libraires, et souvent pas des moindres. A titre personnel, je tiens à remercier Laurence pour l'énergie, le temps et l'argent qu'elle y a consacré. Ce fut une belle aventure, peuplée de rencontres et d'amitié entre auteurs.
Les Editions Atria ont été créées en août 2005 par Laurence Crombeke et Florence Boulanger.
Je connais Laurence depuis les années 1990. A l'époque je venais de quitter le groupe Fun (ouf !) et Laurence était commerciale à Contact FM. Nous bossions dans le même milieu : elle vendait de l'espace publicitaire et ma société produisait de quoi le remplir ! Au fil des ans, sa carrière a évolué jusqu'au poste de Chef de Régie Nord pour le groupe Lagardère.
Petit aparté... Il faut dire qu'au fil des ans, le concept de "radio libre" a totalement disparu. Comme le disait d'ailleurs Pierre Lattes, un des trois fondateurs du réseau Fun, "la radio, c'est un robinet à musique. L'auditeur manipule le tuner comme un mitigeur, entre le chaud et le froid". Tout un concept... Pas question de diffuser des nouveautés "underground" : il faut des tubes, toujours des tubes, calibrés à deux minutes maximum (on coupe des couplets ou des refrains...) que l'on passe en boucle, entrecoupés de publicités. A l'époque, la publicité, essentielle pour financer de vrais animateurs ou de vrais journalistes, se voulait créative, inventive, originale. Aujourd'hui, ce n'est plus qu'un amalgame de voix, achetées 5 € à des "comédiens" travaillant à domicile, et montées sur ordinateur : ne vous étonnez pas si ça vous casse les oreilles !
Mais revenons à Laurence. Laurence est née à Dunkerque, dans un milieu quasiment identique au mien, entre le monde ouvrier et la petite bourgeoisie. Hormis son métier, Laurence a toujours aimé la littérature (et les chats !). Souvent, nous discutions au téléphone de nos dernières découvertes. C'est elle, par exemple, qui m'a fait connaître Roger Zelazny, un maître du fantastique, avec notamment son "Cycle d'Ambre". 9 volumes à déguster sans modération !
Florence Boulanger est issue d'une famille spécialisée dans le commerce de bijoux. Ce qui ne l'a pas empêché d'écrire ! Durant des années, des poèmes, des pièces de théâtre, des romans sont ainsi restés dans ses tiroirs... Jusqu'à ce jour d'août 2005...
La jeune société Atria publie 3 romans de Florence, "Max", "La tête dans les pieds" et "La mort dans l'âme", que l'on retrouve réédités aujourd'hui en un seul (gros) volume : "Trilogie". Récemment, c'est aussi une pièce de théâtre qui a vu le jour sour le titre "La république de Socrate", et prochainement un nouveau roman : "Universel".
Quelque temps après, arrive José Herbert avec un manuscrit intitulé "Chronique de la vie d'un instituteur en milieu rural", fort heureusement renommé par Laurence "L'instituteur impertinent".
Fin 2007, j'arrive avec ma "10° Planète" et Guy Leclerc avec un merveilleux roman : "Le bonheur de Félix".
Aujourd'hui, plus d'une vingtaine d'auteurs font partie de l'équipe, plus de 40 oeuvres sont publiées, et l'aventure ne fait encore que commencer !
Mais pour finir, laissons Laurence présenter Atria : "Mon grand-père travaillait aux papeteries de l'Aa. Il recyclait les livres imparfaits, abîmés ou invendus, et il détestait ça au plus haut point. Alors, dès qu'il le pouvait, il effectuait des "opérations sauvetage" et dissimulait sous ses vêtements quelques livres destinés à une destruction certaine. Je trépignais d'impatience de le voir rentrer pour fouiller sa veste et découvrir les trésors qu'elle renfermait. Pour l'enfant que j'étais, ouvrir un livre me permettait d'accéder par les mots au monde imaginaire, féérique, des mythes et des légendes, à l'histoire des hommes, à la beauté, à l'immensité de la nature et des univers. Au fil des pages, j'éprouvais la multiplicité des sentiments des héros, l'immensité des mondes que je ne connaissais pas, et, peu à peu, je découvrais ma propre capacité à exister, à aimer, à penser. En résumé, tout cela avait pour moi le goût de la liberté. La littérature a développé en moi un monde sensible, créatif et imaginatif, une pensée libre, autonome, une véritable soif de connaître, et le goût de la vie. C'est tout ce que je veux partager avec vous. Je rejoins le monde de l'édition parce que la littérature participe de tout l'éveil d'un être à la vie et invite aux voyages lointains et intérieurs extraordinaires".