Jean Ziegler : Destruction Massive
Jean Ziegler, rapporteur à l'ONU est, il est vrai, un personnage controversé. Ses amitiés avec, par exemple, Khadafi, incitent à une certaine prudence en ce qui le concerne. Néanmoins, il s'agit d'un essayiste de talent qui vient de publier un nouveau bouquin : Destruction Massive.
Je l'ai vu samedi soir sur France 3 à cette occasion et, franchement, on ne peut qu'adhérer à ses thèses : interdire la spéculation sur les denrées alimentaires, poursuivre en justice ceux qui en profitent. Selon lui, et je pense qu'il a parfaitement raison, les spéculateurs avides de profits rapides (pourquoi ?) s'acharnent, suite à la "crise" de 2008, à spéculer sur les denrées essentielles à la vie : blé, riz, etc., provoquant dans le monde entier une explosion des prix et surtout une famine insupportable dans les pays pauvres. Comme lui, je crois qu'un bon trader est un trader mort. Ces gens-là sont des assassins, des tueurs en série. On devrait même les condamner pour crime contre l'humanité ! Dans le même esprit, je me souviens d'une interview du PDG de Nestlé qui déclarait (textuellement) que "l'eau est une denrée comme les autres". Edifiant sur cette portion de l'humanité en dérive.
Nous vivons sur un système qui tire à sa fin : on aura beau mettre des rustines sur une chambre à air qui fuit de partout, notre économie mondiale est sur le point d'exploser. Comment pouvons-nous vivre tranquillement, certes dans le marasme, sachant que des millions de personnes dans le monde meurent de faim ? Ah certes, si nous écoutons le grand penseur du 20° sicècle, Pascal Sevran, on apprend que les problèmes de l'Afrique sont dus "à la bite des Noirs" (c'est vrai que, question "bite", le Sevran était un connaisseur - je sais : c'est facile -). Mais le vrai problème est que chez nous, aujourd'hui, ce système pourri commence à nous toucher aussi. Il est temps d'ouvrir les yeux, de ne pas se laisser manipuler par les discours politiques, de droite comme de gauche, et surtout pas par ceux d'une certaine blonde à l'extrême droite.
La planète est capable de nourrir tout le monde, sans aucun problème. A condition de stopper immédiatement la prolifération de l'industrie agro-alimentaire. Exemple simple : lorsque vous recevez un prospectus vous conseillant d'acheter de la perche du Nil, surtout n'en faites rien ! Ce poisson, introduit artificiellement par des entreprises occidentales en Afriguq, dans le lac Victoria depuis les années 1950 a réussi à détruire (la perche est un prédateur très vorace), non seulement tout la vie aquatique du lac, mais aussi la vie de toutes les populations qui en vivaient ! Un désastre écologique. Tout cela pour nous permettre d'avoir dans nos assiettes, soi-disant à bas prix, des millions de tonnes de cette bestiole. Bon sang ! Nous avons un cerveau, alors utilisons-le ! Les infos ne manquent pas, même à la télé (sauf si vous ne regardez que TF1 évidemment). Comme je le dis clairement dans mon second roman, La 10° Planète - tome 2, ces pratiques industrielles nous font vivre à crédit sur les ressources planétaires deppuis 1987. Fin août 2010, nous avions déjà épuisé toutes les ressources que la biomasse peut produire en un an (en 2009, c'était le 25 septembre). La tendance s'accélère. D'après ces données, à raison d'un mois par an; en 2018, au 1° janvier, nous aurons déjà consommé toutes les ressources de 2019. On appelle ça une cessation de paiement, et la "banque Terre" va alors exiger un remboursement total de la dette ! Bienvenue dans le futur...