Prise d'otages
Prise d'otages ou quand les sinistres de la République reprennent à leur compte les délires journalistiques des médias.
À propos de la grève dans les aéroports, on a vu le Premier Ministre, François Fillon, ainsi que la ministre de l'écologie, Nathalie Kosciusko-Morizet (que vient-t-elle faire là-dedans ?) déclarer que les grévistes étaient des preneurs d'otages. Il est vrai que cette grève tombe plutôt mal en période de vacances. Bien entendu, aucun média ne communique les raisons de cette grève (augmentation des salaires) : on ne parle que des conséquences, comme d'habitude. Notre Président n'admet pas que des gens ne puissent pas passer Noël en famille (c'est vrai qu'avec les mesures qu'il a pris, les familles sont de plus en plus disloquées puisqu'il faut accepter des contrats de travail à des kilomètres de chez soi sous peine de se voir radier). Mais revenons à cette notion de "prise d'otage", sujet de cet article. Voici qu'officiellement, un gréviste devient terroriste ! Car, par cette expression, on confond désormais un terroriste tueur avec un salarié qui cherche à défendre ses droits. A t'on vu un salarié égorger un passager d'avion ou de train ? Non, bien entendu. Et pourtant, c'est désormais un preneur d'otage. Et bien sûr, pour l'empêcher de nuire, on envoie l'armée. Logique : c'est un terroriste ! Que tous ceux qui pensent ainsi se souviennent que c'est grâce au droit de grève que nous avons les congés payés, la retraite, ou encore la sécu… enfin, tant que nos sympathiques dirigeants n'auront pas tout foutu en l'air sous les diktats des agences de notation. Allez, joyeuses fêtes !