Dette : la chronique de Maxime
Mardi 2 janvier, Le Monde a publié un article co-signé par Michel Rocard et l'économiste Pierre Larrouturou. En voici le résumé par Maxime (Pour lire l'article au complet, cliquez ici).
Dans Le Monde de ce mardi, l'ancien Premier ministre de François Mitterrand et l'économiste Pierre Larrouturou posent la question suivante : "Pourquoi faut-il que les États payent 600 fois plus que les banques ?"
Les deux hommes remarquent que suite à la crise de 2008, la Réserve fédérale américaine a prêté aux banques en difficulté 1200 milliards à un taux de 0,01%, et tout cela dans le plus grand secret, alors que dans la même période "dans de nombreux pays, les peuples souffrent des plans d'austérité imposés par le gouvernement auxquels les marchés financiers n'acceptent plus de prêter quelques milliards à des taux d'intérêt inférieurs à 6,7 ou 9%".
Ils constatent que les banques privées qui se financent à un taux de 1% auprès des banques centrales lorsque tout va bien, bénéficient de taux de 0,01% en temps de crise, alors que pendant la même période certains États sont obligés de payer des taux 600 à 800 fois plus élevés.
On peut légitimement penser en lisant cela que nos politiques ont définitivement perdu le pouvoir face au monde de l'argent, quelque soit leur discours et leur agitation.
Michel Rocard et Pierre Larrouturou proposent de financer la vieille dette à des taux proches de 0%.
Pour cela il suffit de demander à la Banque centrale européenne, qui, si elle n'est pas autorisée à prêter aux États membres, peut très bien prêter sans limite aux organismes publics de crédit, comme la Banque européenne d'investissement ou la Caisse des dépôts, qui peuvent ensuite prêter à moindre coût aux États.
Ils prennent l'exemple de l'Italie qui possède un excédent primaire, pour démontrer que ce pays serait à l'équilibre s'il ne devait pas payer des frais financiers de plus en plus élevés à cause justement du remboursement de ses dettes anciennes.
On voit bien que le monde de l'argent qui refuse de payer la note d'une crise dont il est le principal responsable a décidé de faire payer les États.
Et comme ces États sont dirigés par des politiques qui ne peuvent s'en prendre à la finance pour des raisons qui nous échappent plus ou moins, on sait très bien qui va payer l'addition totale.
Maxime