La gueule de bois d'Attali
Jacques Attali a publié dans l'Express du 4 avril dernier ses commentaires sur la campagne présidentielle et le futur qui nous attend, quel que soit le résultat du 6 mai prochain. Avant de "lire la suite", je vous invite à lire cet article.jacquesattali.pdf
Si l'on en croit Jacques Attali, quoiqu'il puisse se passer, nous sommes dans la merde ! La gauche passe et devra menier une politique d'austérité, la droite passe et devra mener une politique d'austérité. On se demande dès lors à quoi il sert d'aller voter le 6 mai ! Faut-il se suicider tout de suite, ou peut-on encore attendre un petit peu ? Que nous conseille Attali : le gaz, la corde, les barbituriques ? Personnellement, je trouve qu'il est un peu facile de rédiger ce genre d'article sans donner de solution. Il nous dit que la campagne a totalement mis la crise de côté : il ne doit pas regarder souvent la télé, ni lire les journaux, parce que "la crise", on en à bouffé tous les jours lors des débats interminables, depuis des semaines !
Je pense qu'il manque une dose d'optimisme dans notre société : le pessimisme, et l'attitude alarmiste environnante, ne font qu'aggraver la situation. Cette fameuse crise est essentiellement due aux bulles spéculatives, dont tout le monde connaît les effets depuis plus de 10 ans, lorsque la première alerte a été donnée par l'éclatement de la bulle boursière sur les start-up. Dans un système capitaliste, la bourse doit essentiellement servir à financer des entreprises (augmentation de capital, etc.) dont l'actif est bien réel ; or, il semblerait qu'elle se nourrisse depuis des années d'argent virtuel, qu'elle se fonde sur du vide (confert la crise de 2008, celle des subprimes). Résultat : des profits colossaux à très court terme et un éclatement de la bulle quelques temps plus tard.
Dans le même ordre d'idées, concernant les banques privées et les Etats, on s'aperçoit que finalement tout est basé sur l'incompétence de certains et l'avidité prédatrice des autres. Ainsi lorsque la Banque Centrale Européenne prête à des taux ridicules 1000 milliards d'euros aux banques privées pour les aider, celles-ci n'hésitent pas à prêter à taux usuraires aux Etats en difficulté. Tout ça pour le profit de quelques-uns et la misère de millions de personnes à qui on demande de se serrer la ceinture.
Contrairement à ce que dit Jacques Attali, l'austérité n'est pas la seule solution (c'est même la pire de toutes) : à l'extrême gauche et à l'extrême droite, on propose d'annuler purement et simplement la "dette", ce qui est infaisable. Le centre et la gauche proposent de rencentrer plus justement les activités réellement profitables à l'économie, et le paiement de cette fameuse dette. Personnellement, je ne trouve pas que ce soit une mauvaise solution. Il est plus que temps d'emêcher les traders prédateurs, dont le comportement relève de la psychopathie (voir à ce propos l'article de Nexus n° 79 sur le sujet qui compare leur comportement à celui des tueurs en série), de nuire tant à l'économie mondiale qu'aux Etats ou aux peuples.
Aucun candidat ne prétend que les années futures seront faciles. La question est de savoir qui paiera la facture, et de quelle façon. Cherchez quelle est la proposition la plus juste, et vous saurez pour qui voter le 6 mai !!