Knowledge is a deadly friend when no one sets the rules. The fate of all mankind I see is in the hands of fools. King Crimson - Epitaph (1969)

Bon anniversaire !

Écrit par Paul Renard. Publié dans Humeurs du moment

6 mai 2013. Jour pour jour 1 an après la victoire de François Hollande. Les Français avaient voté pour le changement… maintenant. S'imaginant que le lendemain de l'élection, tout allait immédiatement changer. Que François Hollande, équipé d'une baguette magique, allait d'un coup résoudre tous les problèmes du pays (rappelons que François Fillon, en 2007, avait déclaré que le pays était en faillite, ce qui ne l'a pas empêché d'augmenter la dette de 600 millions d'euros en 5 ans, sans doute grâce à l'efficacité de sa politique…). Bien entendu, ce n'est pas le cas !

Les Français sont déçus, j'allais dire comme d'hab'. Dans notre pays, toujours attaché au "complexe" royaliste, on s'imagine qu'il suffit de glisser un bulletin dans une urne pour résoudre tous les problèmes. Et, si le "roi" élu ne convient pas, on le lynche dans les sondages. Bien entendu, on oublie pour l'occasion les avancées : + 2% sur le smic dès juillet, + 25 % pour la prime de rentrée scolaire, etc., etc.

Surfant sur la vague de contestation, en grande partie due à la loi sur le mariage pour tous, l'UMP, présidée par JF Copé après une élection pour le moins contestable, envisage déjà son grand retour au pouvoir, oubliant la casse qu'ils ont organisé depuis plus de 10 ans : + 1 million de chômeurs en 5 ans, - 80 000 enseignants, - 750 000 emplois dans l'industrie en 10 ans, 71 milliards d'euros pour le déficit du commerce extérieur en 2011, + 330 000 personnes sous le seuil de pauvreté, + 612 milliards de dette en 5 ans, 75 milliards de cadeaux fiscaux au plus fortunés, sans compter la réduction drastique des effectifs de police, et aussi les scandales "bling bling" du président alors en exercice, comme cet avion de luxe "nécessaire" ou les relations avec des dictateurs en place. Les Français ont la mémoire courte, et, comme le chantait Renaud, "si le roi des cons perdait son trône, yaurait 60 millions de prétendants".

Tout cela profite aux extrêmes. Marine le Pen, avec ses idées pourries, prétendant défendre les plus pauvres, en fermant les frontières et en revenant au franc, entre autres. Oubliant de dire que, si on revenait au franc, hormis de faire sauter l'Europe, cela reviendrait à une dévaluation d'office de 30 %, soit une augmentation équivalente de tout ce que l'on importe (par exemple, le prix du litre d'essence passerait directement à plus de 2 € actuels). Oubliant de dire aussi que la France ne serait plus qu'un petit pays de 65 millions d'habitants dans un monde qui, lui, ne changerait pas. Oubliant de dire aussi que la crise n'est certainement pas due aux soi-disant étrangers qui vivent chez nous, mais bien à la finance mondiale. Mais, au zinc des bistrots, c'est tellement plus facile de reporter la faute sur les autres. Un certain Adolf a déjà tenté l'expérience, avec le "succès" que l'on sait… De l'autre côté, nous avons Mélenchon qui propose de ne plus rembourser la dette. Pour ceux qui lisent mon site, ils savent ce que je pense de cette "soi-disant" dette, provoquée par les banques et le monde de la finance. Mais ce qui marche pour l'Islande ne fonctionne pas forcément pour la France. L'Islande est un petit pays, dont l'industrie, l'économie, n'ont rien à voir avec la nôtre. Imaginons un instant que nous suivions cette idée. L'Europe explose, tous les pays européens se retrouvent isolés, les bourses s'effondrent, les investisseurs quittent le pays, etc., etc. Comprenons-nous bien : la "dette" est pour moi virtuelle. Elle est le fait de spéculateurs, de traders irresponsables, et aussi de politiques qui les ont laissé faire. Mais, dans les circonstances actuelles, il serait suicidaire de prendre une telle mesure. Le capitalisme est un système qui va disparaître à long terme, parce qu'il est basé sur des idées fausses, et parce qu'il conduit l'humanité à sa perte (surconsommation, etc.). J'ai, je pense, suffisamment évoqué ceci dans ce site, notamment concernant l'illusion de la croissance infinie.

Alors, quelle est la solution, puisque aucune ne semble convenir ? Si l'on prend le court terme, c'est diminuer les tensions qui existent, et qui peuvent – voire qui vont – nous conduire soit à la guerre civile, soit à une guerre mondiale. Si l'on raisonne à long terme, c'est enfin prendre conscience que nous sommes de simples locataires sur cette planète, que l'espèce humaine ne comporte aucune race. Prendre conscience que tous les dogmes sous le joug desquels nous vivons depuis des siècles doivent être définitivement éradiqués. Enfin imaginer et créer un monde où la préservation de la vie devient enfin le moteur de toute activité. Nous en sommes, hélas, très loin, même si quelques esprits éclairés commencent enfin à se réveiller.