La France ruinée ?
Les Français critiquent aujourd'hui le Président Hollande. Je ne vais pas le défendre ici, ce n'est pas le but de cet article. Mais simplement donner quelques chiffres, officiels, issus de sources incontestables, non politiques ou partisanes, du bilan de Nicolas Sarkozy. Un peu aride à lire, mais cela remettra quelques pendules à l'heure…
Dette de l'état (source Agence France Trésor) :
2007 : 921 milliards d'€
2012 : 1386 milliards d'€, soit + 465 milliards d'€
Dette de la France, au sens de Maastricht (source INSEE) :
2007 : 1 221, 1 milliards d'€
2012 : 1 818, 1 milliards d'€, soit + 597 milliards (au 30 septembre 2012 !)
Croissance économique :
2007 : + 2,3 %
2012 : 0,0 %
à titre comparatif, taux de l'Allemagne en 2007 : + 3,3 %, en 2012 : + 0,7 %
Balance commerciale :
2007 : - 51, 988 milliards d'€
2012 : - 81, 447 milliards d'€, soit une détérioration de 55 %
Toujours à titre comparatif, voici les chiffres Allemands : 2007 : + 194, 259 milliards d'€, 2012 : + 185, 004 milliards d'€
Taux de chômage :
2007 : 8,4 %
2012 : 10,2 %, soit une détérioration de 1,8 %
Chiffres Allemands : 2007 : 8,7 %, 2012 : 5,5 % (au prix de la casse sociale dans ce pays)
Taux d'emploi :
2007 : 69,8 %
2011 : 69,2 % (chiffres 2012 non disponibles), détérioration : 0,6 %
Allemagne : 2007 : 72,9 %, 2012 : 76,3 %
Emploi : nombre de postes de travail disparus, source INSEE (ensemble des secteurs marchands, hors agriculture) :
2007 : 16, 3972 millions
2012 : 15, 9605 millions
Perte de 436 700 postes de travail.
Recettes fiscales : entre 2007 et 2012, les recettes fiscales ont chuté de 196 milliards d'€, soit 5 années de pertes non compensées. En voici les raisons :
- le régime des sociétés mères et filiales qui a coûté 34,9 milliards d'€ en 2009
- le régime d'intégration fiscale, qui a coûté 19,5 milliards d'€ en 2009
- la niche Copé (taxation à taux réduit des plus values à long terme provenant de cession de titres de participation) qui a coûté 8 milliards d'€ en 2009
Soit au total pour ces trois niches fiscales, un coût de 62, 4 milliards d'€ !
À cela, il faut ajouter le coût de trois autres niches fiscales créées par N. Sarkozy :
- la détaxation des heures supplémentaires : 4,5 milliards d'€
- la TVA à 5,5 % sur la restauration : 3,5 milliards d'€ (rappelons que ce cadeau fiscal était justifié par la loi anti-tabac qui a pompé près de 40 % du chiffre d'affaires dans le secteur et provoqué la fermeture de milliers d'établissements.)
- passage du bouclier fiscal à 50 % des revenus déclarés : 0,7 milliards d'€
Nous arrivons donc à un chiffre de 71 milliards d'€ pour ces 6 niches fiscales !
Mais… ce n'est pas fini ! Il faut encore ajouter à cela :
- la baisse de l'impôt sur le revenu due à la diminution du nombre de tranches (de 13 à 5),
- le passage à la tranche supérieure de 65 % à 41 %
Coût en 2009 : 15 milliards d'€
Toujours en 2009, la baisse de l'impôt sur les sociétés, de 50 % à 34,6 %, pour un coût de 20 milliards d'€ (rapport de la Cour des Comptes 2010)
Reprenons la calculette depuis le début : nous arrivons à 71 + 35 = 106 milliards d'€ en une seule année !
Mais… n'oublions pas les niches sociales !
- 42 milliards d'€ d'éxonérations de cotisations sociales en 2009 (rapport du sénateur de droite Jean-Jacques Jégou au nom de la commission des finances du Sénat de 2010)
Et… les intérêts payés au détenteurs de la dette publique, à hauteur de 48 milliards d'€ en 2009.
Total : 106 + 42 + 48 = 196 milliards d'€, rien qu'en 2009, alors que le déficit public (État, Sécurité Sociale, Collectivités territoriales, organismes centraux) s'élevait à 145 milliards d'€.
Alors, mettre la situation actuelle sur le seul dos de François Hollande, ce serait un peu fort de café, non ? On peut, certes, apprécier ou critiquer sa politique, mais il est bon de se rappeler la situation dans laquelle se trouvait le pays au soir du 6 mai 2012. Car, sans cette politique servile au service de la finance des banquiers, menée par N. Sarkozy, c'est environ 1 000 milliards d'€ qui auraient pu être encaissés en 5 ans.
En 2007, Fillon déclarait qu'il était à la tête d'un État en faillite. 5 ans après, c'est la ruine. Bravo. Tout cela a été fait avec une grande énergie, mêlée d'une constante satisfaction de soi.
Sources :
http://epp.eurostat.ec.europa.eu/portal/page/portal/statistics/search_database