Secrets d'Histoire
Fidèle à son habitude, Stéphane Bern nous présentait ce mardi 10 juillet le sort "tragique" de la fameuse Sissi, impératrice (!) d'Autriche.
De châteaux en villas délirants de luxe et d'abondance inutiles, il nous présente les "malheurs" et la "mélancolie" de cette Élisabeth d'Autriche, née dans la soie et l'argent, qui n'a jamais eu le moindre souci financier, qui n'hésitait pas, à l'instar de son cinglé de cousin Ludwig, à dépenser l'argent facile collecté sur son peuple (le château de Neuschwanstein, délire wagnérien, de son cousin Ludwig, avait littéralement ruiné son pays). Mais bien entendu, ces gens-là vivent dans le malheur. Tout comme certaine princesse d'aujourd'hui, finissant leurs jours insipides dans une Mercedes écrasée sur un pylône parisien en compagnie de son amant, pour fuir les médias qu'elle convoitait pourtant avec assiduité. Ah oui ! "Bienheureux les pauvres" qui n'ont qu'à se préoccuper de manger les miettes qu'on leur laisse ! Et le bon peuple de se lamenter sur le sort terrible de ces gens dont les seules activités consistent à bâtir des châteaux, organiser le prochain dîner de gala (entre gens du monde, évidemment), dont les seules questions consistent à savoir quelle tenue porter pour la soirée, avec quelle maîtresse ou quel amant vont-ils coucher ? Quand va t'on enfin cesser de glorifier ces personnages fétides dont le seul apport aura été finalement les visites touristiques des gogos en mal de feuilletons romantiques ? Quand va t'on cesser de glorifier ces vies qui n'auront au final apporté – et c'est le cas de la "Sissi" – que des guerres fratricides dans lesquelles des millions de personnes ont trouvé la mort, sous prétexte de vaines querelles familiales ? Parmi l'ensemble de la création, l'être humain est sans aucun doute l'animal le plus facilement domesticable. Si l'Histoire doit nous enseigner quelque chose de positif, c'est bien de mettre à la poubelle tous ces fantasmes liés à ces soi-disant "grandes familles" qui n'ont fait, à l'instar et avec la complicité des églises, que chercher à s'enrichir sur la crédulité des peuples. A ce propos, je suis en train de lire le livre de Lionel Jospin "Le Mal Napoléonien", dans lequel, sur la base de faits historiques avérés, il s'emploie à chercher l'apport effectif de ce dictateur sur notre société. Lisez-le : le constat est accablant, entre la ruine du pays, la corruption massive et le copinage permanent. Au passage, bon nombre de dogmes enseignés encore dans les écoles font long feu, comme celui de la gestion de l'intendance des troupes ou encore les "victoires", acquises sans tenir aucunement compte des pertes qu'elles pouvaient occasionner parmi les malheureux, forcés de se battre contre d'autres malheureux. Voilà les vrais secrets de l'histoire !