Knowledge is a deadly friend when no one sets the rules. The fate of all mankind I see is in the hands of fools. King Crimson - Epitaph (1969)

Démocratie moribonde ?

Écrit par Paul Renard. Publié dans Humeurs du moment

Einstein disait : “il y a deux choses infinies : l’univers et la bêtise. Quoique pour l’univers, j’ai un doute” (je sais, j'aime bien cette pensée !). La bêtise est infinie en effet : il suffit de constater le triste résultat des scrutins de ces deux dimanches de mars

. Bêtise du vote "pour changer" (on a essayé à gauche, à droite, on va donc essayer autre chose) : combien ont lu les programmes et les bilans des équipes sortantes, combien ont lu le programme du vote “pour changer” ? Bêtise des adeptes du vote “sanction” qui confondent le national et le local : leur vote ne va rien changer au niveau national, mais par contre il va modifier leur vie quotidienne en profondeur. Transports,logements,culture, éducation, social,... Les compétences du Département sont en effet multiples et touchent de très près les habitants dans leur vie courante. Bêtise des abstentionnistes qui, faisant fi des luttes historiques qui ont permis à tout citoyen de s’exprimer, pensent qu'il ne sert à rien de voter, et qui seront sans aucun doute les premiers à se plaindre. Qu'ils aillent donc voir dans tous les pays où règne la dictature d'un président à vie autoproclamé. Chez nous, l'abstentionnisme ne fait que conforter le soi-disant “premier parti de France” par simple jeu des statistiques. Bêtise enfin d’un système électoral totalement dépassé par les évènements et qui va accorder une légitimité de pacotille aux candidats “élus” : car, avec une abstention de 50 % par exemple, l’heureux “élu” l’aura été par seulement le quart de la population (51 % de 50 % donne au final 25 %). Si l’on veut sauver ce qui reste de notre démocratie, qui n’est plus que l’ombre d’elle-même, il n’y a désormais plus qu’une seule solution : rendre le vote obligatoire, sanctions à la clef, avec prise en compte du vote blanc. Vote blanc qui, s’il est majoritaire, obligerait les candidats à revoir leur copie et éviter les fausses promesses. Il est regrettable de devoir en arriver là, mais c’est l’unique solution, car pour l’heure, personne n’a gagné dimanche 29 mars, et certainement pas la démocratie !

Pour compléter ce propos, voici un lien vers une intervention d'Etienne Chouard, économiste, et promoteur d'une nouvelle constitution par l'intermédiaire d'ateliers constituants, réunissant des citoyens de tous bords : https://www.facebook.com/video.php?v=906190822742784