Enfin LA solution contre Sras-Cov 2 !
Proctologue mondialement connu pour ses nombreuses avancées dans le domaine du toucher rectal, obstétricien émérite et thanatopracteur à ses heures perdues, le célèbre Professeur Franck Einstein vient, en cette période éminemment troublée, d'avoir une révélation quasi-mystique : l'arme absolue contre Sras-Cov2 !
Comme toutes les grandes découvertes de la Science avec un grand Z, son idée est géniale dans sa simplicité et son mode d'utilisation. Signe que malgré son grand âge, sa capacité à innover est toujours et encore bien vivace. D'autant que, loin de l'égocentrisme, de l'appât du gain et du goût de la notoriété de nombre de ses éminents collègues, il a décidé, dans un élan de générosité qui soulève l'admiration, d'offrir sa découverte à l'ensemble de l'humanité. Découverte qui eût pu, s'il l'avait brevetée, immanquablement faire sa fortune.
Arrivés à ce stade, confinés comme la moitié de l'espèce humaine, tournant en rond dans vos 45 m², vous vous dites sans doute : "Mais allez ! Accouche au lieu de tourner autour du pot !". Vous avez bien sûr parfaitement raison, aussi j'y viens pas plus tard que tout de suite.
Si, à l'instar du Biglotron du non moins célèbre Slalom Jérémie Ménerlache, dont l'illustre Pierre Dac fut le brillant porte parole, cette découverte ne va bouleverser, ni toutes les données communément admises dans le domaine de la physique thermonucléaire, ni celles portant sur la gynécologie dans l'espace, elle a l'avantage d'être à la portée de tous. On nous rebat les oreilles sur la nécessité de se laver les mains avec de l'eau et du savon à longueur de journée afin de limiter la propagation du virus. On en conclut donc qu'il suffit d'un peu d'eau et de savon pour éradiquer l'ennemi de la couche poreuse qui nous sert de peau. Alors, pourquoi ne pas nettoyer également nos autres muqueuses ? Aussi, il suffit donc de faire, plusieurs fois par jour, des bains de bouche et de nez avec de l'eau savonneuse. Pour pallier au goût infect de la préparation, on peut bien entendu y mettre un édulcorant, sucre, sirop de menthe ou encore de framboise, selon votre goût, afin d'éviter toute nausée. Ce bain salvateur rend alors vos orifices buccaux et nasaux totalement exempts du moindre couillonavirus. La solution peut aussi être utilisée avec profit pour nettoyer d'autres orifices plus intimes, sans édulcorant cette fois.
Mieux encore ! Cela permet également de nettoyer l'intérieur du corps, tout simplement en avalant ou en respirant la préparation. C'est alors tout l'organisme qui va bénéficier du traitement, d'autant que l'ingestion de ce liquide infect va provoquer immanquablement une dysenterie salvatrice, nettoyant ainsi l'ensemble du système digestif.
Et pourquoi pas, pour les fins gastronomes, imaginer des spécialités à base de savon noir, d'alep ou que sais-je encore ? Un cassoulet bien savonneux, un pot-au-feu à bulles, un homard à la savonnade, des spaghettis savonare ? Bon appétit !
Ainsi, ce méchant virus, acculé aux confins les plus reculés de l'organisme, n'aura plus qu'une seule solution : déposer les armes et capituler devant le génie humain !
Remercions ce bienfaiteur désintéressé qui mérite largement son entrée triomphale à l'Académie des Sciences, avant de recevoir un prix Nobel bien mérité.