Bons baisers de Tchernobyl
25 ans après la catastrophe de Tchernobyl, on voit l'apparition d'une forme de tourisme hallucinante… et complètement débile.
Après la folie technologique, voici la folie tout court !
Pour une somme modique, faites-vous monter l'adrénaline en vous faisant irradier. Génial.
Ce soir, sur France 2, un reportage édifiant, où une bande de bobos crétins, en mal de sensations, se font guider en bus à travers les zones contaminées. Il est vrai que le prix est relativement modique : jusqu'à 450 $ pour un voyageur en solitaire, mais ça démarre à 175…
Voici ce que propose, par exemple, l'agence tourkiev.com (en anglais) : "Twenty-three years after the Chernobyl nuclear disaster, Solo East Travel offers an ecological tour of the power plant. Visitors get to see a reactor, the "dead town" of Pripyat, and the "red forest" where pine trees turned reddish orange because of radiation".
Un "guide", payé 300 € par mois (soit 3 fois plus qu'un professeur d'université en Ukraine), risque sa vie 15 jours par mois pour emmener ces "touristes".
Durant tout le documentaire, on voit des gens se promener sans aucune protection (à quoi cela servirait-t-il d'ailleurs ?) sur un site où les radiations sont toujours 100 fois supérieures à la normale.
Photos devant les panneaux indiquant qu'il ne faut pas entrer là ("génial, je vais la mettre sur mon face, visite de la forêt où les compteurs s'affolent et sont même saturés, approche à moins de 300 mètres du sarcophage qui fuit à tout va,...
...visite de Pripiat et de son parc d'attraction…
Durant ce temps-là, dans le réacteur n° 3 en fusion, où personne ne peut pénetrer, le combustible radioactif continue d'émettre ses radiations mortelles, car sous le sarcophage, la réaction continue toujours !
Fi des 50 à 100 000 liquidateurs décédés (selon les ONG, 10 fois moins bien évidemment selon les pouvoirs publics) pour permettre au monde de respirer tranquillement… Quand la connerie humaine est en marche, difficile de l'arrêter !
Et puis au final, passage dans une machine d'un autre âge censée déterminer si la personne est contaminée ou pas : quand ça sonne, c'est qu'il faut laver ses chaussures !
25 ans après, cette folie continue de polluer pour des siècles, mais qu'importe : cela fait marcher l'économie du tourisme. Édifiant. Bientôt, à Fukushima, gageons que l'on organisera des voyages touristiques. Après tout, le fric n'a pas d'odeur, et jusqu'à présent, il n'est pas irradié…
Allez ! Bonne leucémie, et en cas de problème, il suffira d'aller à Lourdes !