Knowledge is a deadly friend when no one sets the rules. The fate of all mankind I see is in the hands of fools. King Crimson - Epitaph (1969)

14 juillet : une, deux ! une, deux !

Écrit par Paul Renard. Publié dans Humeurs du moment

Comme chaque année, le 14 juillet a vu les sempiternels défilés militaires. Des soldats, des chars, des canons, des missiles, des avions… Que du bonheur ! Entretuons-nous dans la joie !

Le 14 juillet, comme chacun le sait, commémore la prise de la Bastille, geôle royale où croupissaient les opposants, par le peuple en 1789.

 

Rien de militaire là-dedans, juste l'affirmation des principes de la Révolution Française : Liberté, Égalité, Fraternité.

Alors, justement, pourquoi ne ferait-on pas de cette fête nationale, la fête de la Liberté, de l'Égalité et de la Fraternité ? Mais aussi celle de la Solidarité, et de l'amitié entre les peuples, plutôt que d'étaler la puissance d'engins destructeurs ?

Pourquoi n'y recevrait-on pas ceux ou celles qui oeuvrent pour la paix et l'ouverture aux autres, plutôt que d'inviter, comme ce fut souvent le cas, les pires dictateurs de la planète ? On se souvient du roi du Maroc en 1999, ou le syrien Bachar el Assad et l'égyptien Hosni Moubarak en 2008… Des "démocrates" exemplaires, soucieux du bien-être de leur peuple… Les exemples ne manquent pas. Tiens, il manque Khadafi au programme des réjouissances : Sarkozy l'avait bien reçu comme un prince du désert, il aurait pu aussi faire défiler quelques régiments armés jusqu'aux dents par les Dassault, Bolloré ou Lagardère… Les mêmes armes qu'il dirige aujourd'hui contre son propre peuple.

Ce soir du 14 juillet, on pleure le 70° soldat Français mort en Afghanistan. Une mort, c'est toujours malheureux, c'est vrai. Mais n'oublions pas que c'est leur métier : lorsqu'un maçon tombe d'un échafaudage, cela fait-il la une des JT ?

On parle de "terroristes talibans" ayant tué des soldats français. Il faudrait s'entendre sur les termes : il s'agit d'une guerre et non de terrorisme. Ceux qui vont au feu là-bas savent pertinemment ce qu'ils risquent : dans une guerre, les deux camps se tirent sur la gueule mutuellement. Et une balle, c'est fait pour tuer !

Il y a quelques mois, on a montré l'image d'un G.I. sautant sur une mine anti-personnel. C'est malheureux, certes. Mais qui a fabriqué, vendu cette saloperie ? Et donc, qui est responsable ? En regardant ces images, j'imaginais que ç'aurait pu être le propre père de ce pauvre mec.

En ce qui concerne l'Afghanistan, je me souviens du silence total de la communauté internationale alors qu'on rapportait tous les jours depuis des années que des femmes étaient battues dans la rue sous prétexte que leur tenue n'était pas conforme au texte de ce foutu Coran. Il aura fallu la destruction des statues de Bouddha à Banian pour que cela fasse la une des JT… Et, bien entendu, les attentats du 11 septembre pour envoyer des mecs au casse-pipe.

Au 14 juillet, on fait défiler l'armée depuis 1889, époque où il fallait redonner confiance au peuple. Allons-nous rester coincés encore longtemps avec des coutumes débiles ?