Alerte E. Coli
Dans les années 60 – 70, on mangeait de la viande une fois ou deux par semaine. Pas vraiment pour des questions de revenus, mais plutôt parce qu'à cette époque, il n'était pas dans les usages de surconsommer en permanence.
À cette époque, dans ma ville de Tourcoing, il y avait un abattoir municipal, vers lequel les éleveurs du coin acheminaient leurs bêtes, et auquel s'approvisionnaient les nombreux bouchers de la ville. Entre le producteur et le consommateur, il n'y avait que quelques kilomètres. Bien entendu, les bouchers disposaient de chambres froides pour conserver leur marchandise, généralement des bêtes entières, qu'ils savaient préparer avec métier et conscience. Il en aillait d'ailleurs de même pour les volaillers, les crémiers, les boulangers ou les épiciers, qui tous se fournissaient dans les exploitations agricoles de la région. Personne n'aurait d'ailleurs imaginé importer des denrées alimentaires que nous étions parfaitement capables de produire.
Mais depuis… Les communicants, les industriels et bien entendu la grande distribution ont profondément bouleversé cet équilibre tant sanitaire qu'économique. Résultat (ce ne sont que quelques exemples parmi des centaines, des milliers d'autres) : des graines de moutarde sont importées du Canada et converties en moutarde en Roumanie et le tout est vendu sous l'appellation "Moutarde de Dijon" (3 usines rentables fermées à Dijon, 600 emplois détruits et l'indemnisation sur le compte des contribuables…), le poulet fermier est devenu industriel : le groupe Doux (Père Dodu), continue de percevoir 60 millions d'€ par an toujours sur notre compte, pour maintenir ses sites en France, sous prétexte d'une concurrence au Brésil… Concurrence bidon puisqu'il s'agit du même groupe ! Des bœufs, élevés industriellement en France, sont abattus aux Pays Bas, pour ensuite rapatrier la viande en Allemagne, subir une "transformation" en Belgique et être vendus comme viande "élaborée" ou "transformée" sous forme de plats préparés en France. Etc, etc…
Depuis 40 ans, à cause de cela, la consommation de viande a été multipliée par 5 dans les pays développés. Contrairement à ce que l'on pense, les prix n'ont pas baissé, bien au contraire : aujourd'hui les éleveurs vendent à perte et ne subsistent que grâce à la manne européenne, tandis que les distributeurs se gavent sans vergogne.
Cette soi-disant "chaîne alimentaire" basée sur le profit génère des transports coûteux et polluants, une maltraitance des animaux que même cette ordure du Mengele n'aurait pas imaginé dans les camps de la mort en Allemagne, pour que la malbouffe industrielle se répande partout dans le monde.
Un jour, je devais aller chez mon éditrice préférée, près de Pont-à-Marcq. L'autoroute A1 étant saturée, je sors à Ronchin, me disant que tout ce qui se terminait par "in", me mènerait à Seclin. De là, je connais la route. Pas besoin de GPS pour ça (d'ailleurs j'ai passé 50 ans de ma vie sans et je m'en suis toujours bien sorti). Sur les petites routes de campagne, je vois : 25 k de pommes de terre : 2, 5 € (la veille j'avais acheté 1 kilo 1 € 50 en supermarché…), mais aussi des endives, des choux, des œufs, des poulets, du beurre, des yaourts… Pourquoi se faire – passez-moi l'expression – chier à aller le samedi dans l'enfer bruyant et stressant des hypermarchés, responsables de cette gabegie ridicule, plutôt que d'emmener vos enfants à la ferme voir comment on trait les vaches, comment on cultive des fruits et des légumes, comment les poulets, les lapins, et tous les animaux sont heureux, même si leur destin funeste consiste à finir dans l'assiette du plus grand prédateur de cette planète, et repartir content en s'étant aéré et acheté tout ce qu'il fallait pour 10 fois moins cher, sans s'être laissé berné par les fausses "promos" des plus grands arnaqueurs de tous les temps.
Aujourd'hui, cette surbouffe entraîne des maladies (cancers, cholestérols, obésité, entre autres) que bien entendu on va traiter à coup de "panacées miracle", tels les yaourts à boire, les margarines Oméga 3, les yaourts "light" et j'en passe. Sans compter les remèdes et les régimes à la con... L'imagination des industriels pour nous faire bouffer de la merde n'a aucune limite. Cette fameuse chaîne alimentaire", soi-disant contrôlée, sécurisée, n'est qu'un leurre. Elle ne fait et ne fera dans l'avenir qu'entraîner un nombre croissant d'infections, à base de virus ou de bactéries qui font la fortune des labos pharmaceutiques (cf. la grippe H1N1). Contrairement à ce que peuvent laisser penser les médias, E Coli est l'une des plus courantes des bactéries. Elle est présente naturellement dans notre intestin. Elle possède plusieurs variantes et est d'ailleurs utilisée en recherche où elle joue le rôle de "cheval de labour" dans tous les laboratoires de biologie moléculaire. Mais à force de déconner avec la Nature, certaines souches de cette bactérie peuvent devenir dangeureses, voir mortelles.
Selon la plus que sérieuse revue médicale britannique, "The Lancet", 25 000 personnes meurent par an en Europe à cause de bactéries résistant aux antibiotiques. En fait, il semblerait que ces bactéries sont en train de gagner la bataille. Alors que les toubibs lèvent le pied sur les ordonnances, il n'en va pas de même dans le monde agricole où l'on continue de bourrer les animaux d'antibiotiques ! Car, non seulement on piquouze à tout va les animaux malades, mais on leur en donne aussi dans leur nourriture... Il est vrai que les antibiotiques ont aussi l'avantage de faire grossir... En 2006, l'Union Européenne a bien entendu interdit ces pratiques, mais n'empêche nullement de soigner les animaux à titre préventif...
Comme le disait la revue Hara Kiri à l'époque : "mangez de la merde : 90 trillions de mouches ne peuvent pas se tromper !"